La chronique précédente, qui se trouve physiquement après celle-ci, selon les règles des blogs, a été écrite d'un jet, le matin du 10 janvier 2017, donc avant celle-ci. Je viens de la relire et je suis stu-pé-fai-te. Je ne me rappelle presque pas de ce que j'avais écrit. Qu'est-ce qui s'est passé ??? The previous news bulletin (which blog procedures place below this one) was written in one shot, on the morning of January 10, 2017 - in other words before this one. I have just re-read it and I am blown away! I hardly remember any of it. What happened??? Aujourd'hui, un mois plus tard, je pense avoir compris. Today, a month later, I think I've come to understand. Click on gray box to read more... J'étais droguée. «Dopée» raide. J'étais ailleurs. Complètement déconnectée de moi-même. Je subissais les effets secondaires d'antidépresseurs.
I was drugged. Doped. Right out of it. Somewhere else. Completely disconnected. I was experiencing the side effects of anti-depressants. Au cours des deux années précédant mon diagnostic de cancer, je me sentais toujours fatiguée et déprimée. Fatiguée, je comprenais. Je travaillais beaucoup et je vivais beaucoup de stress. Mais épuisée tout le temps et à ce point, ça, je ne le comprenais pas. Les voyages que j'organisais avec des groupes de photographes m'apportaient beaucoup de satisfaction et énormément de bonheur. J'adorais donner des ateliers et présenter des conférences. Pour la première fois depuis 25 ans je faisais mes fins de mois sans trop de difficulté. J'étais très bien entourée autant sur le plan personnel que professionnel. Trump dirait: «I've god lottsa friends. LOTTSA friends. Very good friends. The BEST friends.» Pourtant, dans le fond, j'étais déprimée. Je ne comprenais pas. For about two years before I was actually diagnosed with cancer, I continually felt tired and depressed. I could understand some fatigue. I was working hard, and experiencing a lot of stress. But it just didn't make sense to always feel so completely wiped out. The trips I was organizing for groups of photographers were giving me lots of joy and satisfaction. I loved giving workshops and talks. For the first time in 25 years I felt on top of my finances. I was supported by good people, both personally and professionally. As Trump would say "I've got lotsa friends. LOTSA friends. Very good friends. The BEST friends. But in spite of that, I was depressed. I just couldn't understand it. Lorsqu'on m'a brutalement annoncé que j'avais un cancer, j'étais déjà dans un état d'épuisement, de découragement et de dépression comme je n'en avais jamais connu. Je me sentais en «burn-out». (En burnaoutte, comme dirait mon ami français.) Un stade 4 avec ça? Pourquoi pas... Et vlan! Qu'in toé!!! When I found out, abruptly, that I had cancer, I was already more worn out, more discouraged, more depressed than I could ever have imagined. I felt "burnt out" ("En burnaoutte" as a French speaking friend puts it). Stage 4 on top of all that! There is no stage 5... À l'automne de 2014, je consulte. N'ayant pas les sous pour payer un(e) psychologue, je me dirige vers la psychiatrie. La carte d'assurance-maladie couvre 0% des frais des psychologues et 100% des frais des psychiatres. (Un p'tit cadeau à notre belle grande industrie pharmaceutique.) Je sors du bureau du psychiatre prescription en main. J'en avais besoin, et ça m'a fait grand bien au cours des deux années qui ont suivi. Le psychiatre m'explique alors que certaines tumeurs cancéreuses peuvent causer la dépression et qu'il est impératif dans mon cas de prendre un antidépresseur. Ça explique mon état d'«avant». De nouvelles études démontrent que dans certains cas les tumeurs cancéreuses peuvent causer la dépression. (http://sante.canoe.ca/condition/getcondition/depression) À suivre. In the fall of 2014 I sought help. Since our health insurance covers 100% of psychiatric fees but 0% for a psychologist (a little gift to our good friends in big pharma), and given that I am not "loaded", I went the psychiatry route. I came out of (his? her?) office clutching a prescription - and believe me I needed it. It helped me enormously over the next two years. The psychiatrist explained to me that certain types of cancer can cause severe depression, and that in my case anti-depressants were a must. Recent studies have confirmed this ((http://sante.canoe.ca/condition/getcondition/depression). So that explained my "before" condition. (to be continued) À l'automne 2016, plus de deux ans après mon diagnostic, le cancer n'a pas évolué. Je me sens un peu rassurée et relativement en paix intérieurement. Moins anxieuse. Moins inquiète. J'avais fait, en bonne partie, le deuil de ma vie d'«avant». Adieu veaux vaches cochons, voyages, ateliers et conférences. J'avais aussi fait en partie le deuil de mes rêves et de mes projets d'avenir. J'avais accepté de voir l'avenir comme un mur blanc, gris ou noir. Je commençais à comprendre le dicton «Il faut vivre un jour à la fois». Je décide que bientôt, il sera temps d'arrêter de prendre les antidépresseurs. By the fall of 2016, more than two years later, my cancer still hadn't progressed any further. I felt at peace with myself, and somewhat reassured. Less anxious. Less upset. To a large extent I had finished grieving my "before" life. Goodbye calves, cows, pigs, trips, workshops, talks. To a slightly lesser extent perhaps, I had also put behind me my dreams and my plans for future projects. I had come to view the future as a wall - maybe white, maybe grey, or possibly black. I began to understand the expression "live for the moment". I knew the time was coming, sooner rather than later, when I would have to get off the anti-depressants. À la fin novembre, puisque l'antidépresseur que je prends (Remeron - Mirtazapine) me fait prendre du poids, le psychiatre me suggère de le couper de moitié et d'ajouter le Cymbalta. At the end of November, because my anti-depressant (Remeron - Mirtazapine) was making me gain too much weight the psychiatrist suggested we halve the dose and add Cymbalta instead. La descente aux enfers La descente aux enfers commence en décembre. De jour en jour, je deviens de plus en plus fatiguée (je blâme le mois de novembre). Pas seulement fatiguée, mais faible. Je perds mes forces. Monter un escalier, c'est escalader l'Everest. Je suis constamment à bout de souffle. Je dors douze, treize heures par nuit et suis complètement épuisée au réveil. Les tâches quotidiennes deviennent une montagne insurmontable (je ne peux plus blâmer le mois de novembre). Ma liste de «choses à faire» s'allonge et s'allonge. Je n'arrive plus à faire quoique ce soit. Une brume épaisse s'installe dans ma tête. Je m'imagine, je me convaincs que le cancer a pris le dessus et qu'il est en train de me bouffer complètement. La panique s'installe. Descent into Hell The descent into hell started in December. Every day I felt even more tired than the day before (I just blamed the November doldrums). Not only more tired, but weaker too. I was losing my strength. Going upstairs felt like climbing Everest. I was continually out of breath. I slept 12 or 13 hours and woke up in the morning still feeling wiped out. Normal daily chores became insuperable challenges (hard to keep blaming November!). My "to do" list got longer and longer. I reached the point where I just couldn't get anything accomplished. A thick fog descended over my brain. I believed, I convinced myself that the cancer had gained the upper hand and was now consuming me. Panic set in. Après les Fêtes, je fais des recherches sur le web. Effets secondaires du Cymbalta, combinaison Remeron - Cymbalta. Je me rends compte que je ressens tous les effets secondaires de ces médicaments. J'apprends aussi que la combinaison des deux peut amplifier les effets indésirables de chacun. J'arrête le Remeron. Reste le Cymbalta. After Christmas I went on the web to research a few things. What are the side effects of Cymbalta? And what about Cymbalta and Remeron combined? I then realized I was not only feeling all the side effects of these two drugs, but that the combination was compounding their effects. No more Remeron I decided, but try carrying on with Cymbalta. En janvier, je ne supporte toujours pas les effets secondaires du Cymbalta. Tout ce que je veux, c'est que ça s'éclaircisse dans ma tête, que mon cerveau se remette à fonctionner. Un peu d'énergie avec ça aussi? Ne connaissant rien au sevrage des antidépresseurs, j'arrête le Cymbalta du jour au lendemain, dinde froide, «cold-turkey» ! Le «timing» n'est pas très bon. But the side effects of Cymbalta stayed just as bad in January, and I couldn't stand it. The thing I most needed was for the fog to lift and my brain to be able to function properly again. And a bit more energy would also be good. Not knowing anything about the proper way to go off anti-depressants, I just went cold turkey - no more Cymbalta. Very unfortunate timing! La descente aux enfers de l'enfer La semaine où j'arrête de prendre les antidépresseurs, Trump est assermenté, (j'aurais plutôt dû doubler la dose), et j'attrape le virus de la grippe, grippe qui dégénère rapidement en bronchite. S'ajoute une réaction aux antibiotiques et bien évidemment les réactions du sevrage du Cymbalta. Oup-palaye! Ça ne va pas bien! Les symptômes du sevrage du Cymbalta sont dix fois pires que les effets secondaires du médicament. Je vous épargne les détails. Presque un mois plus tard, je ressens encore certains effets, même si j'ai recommencé à prendre une légère dose de Mirtazapine, question de rééquilibrer la sérotonine dans mon cerveau. Un des effets qui demeure est la présence d'un petit «taser» dans ma tête qui s'amuse à me zapper les neurones de temps en temps. Heureusement, tranquillement je reprends des forces et la brume se dissipe dans ma tête. Descent into Hell Squared Trump was elected the same week I went off the anti-depressants (in hindsight I might have been better going on a double dosage!) and I also came down with a flu virus that soon morphed into bronchitis. Add to that a reaction to anti-biotics, not to mention the effects of going off Cymbalta, and things were definitely not going well at all. It turns out the effects of quitting Cymbalta are about 10 times worse than the normal side effects of taking it. I'll spare you the details. A month later I still haven't shaken all of them, even though I am now back on a lighter dosage of Mirtazapine in an effort to get the seratonin levels in my brain back into balance. One of the continuing effects is a little "taser" in my head that likes to zap my neurons every now and then. But all in all, I am regaining my strength, and the fog is lifting. Je ne regrette pas d'avoir pris des antidépresseurs. Ils m'ont été très utiles. Mais d'ici quelques mois, j'espère en être complètement débarrassée. Si ça ne se passe pas bien, j'aviserai. Au cours de l'année dernière, j'ai consulté une psychologue. Celle-ci m'a beaucoup aidée. S'il n'était que de moi, l'antidépresseur Cymbalta serait retiré du marché subito presto. I don't regret starting the anti-depressants. They really helped. But I do want to be off them completely in a month or two. If that doesn't work out, I will let you know. I did get to a psychologist during the past year, and she too helped a lot. But I have to say that if it was up to me Cymbalta would be off the market - immediately, if not sooner. Cet épisode m'a enseigné une bonne leçon d'humilité. J'ai réalisé qu'avec ou sans moi, la vie continue et que la terre continue à tourner. Si j'étais partie, soit. Je suis encore là. Yé! Je me rends compte que tout ce que je peux faire ici et maintenant, c'est un petit geste ici et là, qui ajoute une petite goutte de joie, de bonheur, de réconfort, d'humour, de tendresse et/ou d'amour dans un vaste composé de milliards et de milliards d'autres petites gouttes. J'espère que mes petites gouttes à moi aideront tant soit peu à dépolluer cet océan, qui en ce moment, semble envahi de beaucoup de gouttes de haine, d'intolérance et de souffrance. Bâtir un monde meilleur, une goutte à la fois. It has all been a humbling experience for me. I have had to come to terms with the fact that life goes on and the world keeps turning, whether I'm here or not. If I were gone, so be it. If I'm here, Yay! I've come to realize that all I can do for now is the little things here and there that add a small droplet of joy, happiness, comfort, humour, tenderness and/or love to a huge ocean made up of thousands and thousands of other droplets. I can only hope that my personal droplets, will help in some small way to cleanse that immense ocean that at the moment seems to be polluted by too many other droplets of hate, intolerance and suffering. Let's build a better world, one droplet at a time. Ça ne m'arrive pas souvent, mais j'aurais quelques conseils à vous donner : I don't do this very often, but here is some advice: 1. Si vous vous sentez très fatigué(e) et déprimé(e) sans raison sur une longue période de temps, et que le repos, le sommeil, les vacances ne vous remettent pas sur le piton, consultez. Quelques sites intéressants... «...Parmi les déclencheurs de la dépression, on retrouve... ...certaines formes de cancer...» http://sante.canoe.ca/condition/getcondition/depression "...It's hard to tease apart the psychological burden of cancer, the effects of treatment, and the biochemical effects of the disease...'" http://www.sciencemag.org/news/2009/05/tumors-trigger-cancer-blues ''...the idea that a tumour – in and of itself – might be able to trigger depression is one that might, paradoxically, offer a crumb of consolation. Because one of the hardest feelings to shake is that a particular problem is one’s own fault...'' http://scienceblog.cancerresearchuk.org/2009/05/19/us-research-suggests-that-cancer-cells-trigger-depression/ Pour ce qui est du pronostic du cancer, les travaux scientifiques sont concordants : être dépressif prédit une évolution moins favorable. http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2002/sem01/mag0222/sa_5182_depression_cancer.htm "...If you're living with cancer, you already know how cancer fatigue is different from other types of fatigue..." http://www.cancer.org/treatment/treatmentsandsideeffects/physicalsideeffects/fatigue/feeling-tired-vs-cancer-related-fatigue https://www.verywell.com/tips-coping-with-cancer-fatigue-2249227 Signs and Symptoms of Cancer https://www.cancer.org/cancer/cancer-basics/signs-and-symptoms-of-cancer.html 1. If you find your self tired and depressed for a long time and for no good reason, and if rest, sleep or holidays make no difference, get help. A few useful web sites.... The triggers for depression include ....certain types of cancer (http://sante.canoe.ca/condition/getcondition/depression) "...It's hard to tease apart the psychological burden of cancer, the effects of treatment, and the biochemical effects of the disease...'" http://www.sciencemag.org/news/2009/05/tumors-trigger-cancer-blues ''...the idea that a tumour – in and of itself – might be able to trigger depression is one that might, paradoxically, offer a crumb of consolation. Because one of the hardest feelings to shake is that a particular problem is one’s own fault...'' http://scienceblog.cancerresearchuk.org/2009/05/19/us-research-suggests-that-cancer-cells-trigger-depression/ Scientific research on cancer prognosis confirms: being depressed correlates with a worsening condition http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2002/sem01/mag0222/sa_5182_depression_cancer.htm "...If you're living with cancer, you already know how cancer fatigue is different from other types of fatigue..." http://www.cancer.org/treatment/treatmentsandsideeffects/physicalsideeffects/fatigue/feeling-tired-vs-cancer-related-fatigue https://www.verywell.com/tips-coping-with-cancer-fatigue-2249227 Signs and Symptoms of Cancer https://www.cancer.org/cancer/cancer-basics/signs-and-symptoms-of-cancer.html 2. N'arrêtez jamais, au grand jamais de prendre des antidépresseurs du jour au lendemain. Il faut y aller très graduellement, sur une période de plusieurs mois, avec l'aide de son professionnel de la santé. (J'ai appris ma leçon...) Notre ami le pharmachien... http://lepharmachien.com/tag/antidepresseurs/ 2. Don't ever, and I mean never, go off anti-depressants cold turkey. You absolutely have to do it gradually, over a period of several months, with the advice of a health professional. (I learned a painful lesson .....) Our pharmacist friend http://lepharmachien.com/tag/antidepresseurs/
7 Comments
2/17/2017 05:05:17
Ouf....si j'étais un magicien j'arrêterais le temps que pou toi....
Reply
Lynn Camiré
2/17/2017 09:30:06
Watatow!! Wouin t'es pas aller avec "le dos de la mer morte ;) ma Louise!! Tout un cocktail monsTrumptueux!! Contente de savoir que tu t'en sort finalement...Wow merci encore pour tout les bons conseils! Au plaisir de te revoir bientôt! xoxo
Reply
Jean Gagné
2/17/2017 13:06:00
Louise,
Reply
Marie-Laure
2/17/2017 21:10:12
Ma belle Louise, quelle joie de te savoir mieux! J'admire ton honnêteté et ton courage.Ça peut être tellement frustrant d"apprendre à faire le deuil de notre vie ancienne, même si c'est seulement l'âge et le corps qui laissent tomber petit à petit, alors quand ça arrive d'un coup comme toi... Mon médecin m'avait prescrit du Cymbalta, mais j'ai duré seulement 3 jours, les effets secondaires étaient tellement intenses. Tous ces médicaments pour la tête peuvent convenir très bien à certains et pas du tout à d'autres, il faut vraiment se méfier, il y en a qui vont jusqu'au suicide avec des anti-dépresseurs. C'est facile à dire de se méfier quand on peut garder la tête un peu claire, mais quand on a la tête dans le coton... Alors il vaut mieux avoir un proche qui te voit aller régulièrement et qui peut intervenir :) Beaucoup d'amour pour toi, ma belle Louise, des beaux rayons de soleil pour cet hiver parfois un peu trop gris!!!
Reply
Jean-Pierre Beaulieu
2/27/2017 08:04:48
Chère Louise,
Reply
Jacques Albert
3/13/2017 08:44:05
Ma très chère Louise adorée,
Reply
Suzanne Loranger
6/22/2017 08:33:17
Bonjour Louise,
Reply
Leave a Reply. |
On jase...Une chronique pour discuter de choses et d'autres, dont un sujet qui me tient à cœur, le cancer. Cette maladie qui attaque sans merci jeunes et moins jeunes. En français ou en anglais. J'avais pensé appeler cette chronique «bitchage», mais on m'a fait comprendre que ce n'est pas très politiquement correct. Donc je l'ai changé pour «jasage», ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas «bitcher»... Catégories
All
Archives |